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| Paris, le 21 octobre 2024 |
| L'HEURE DE VÉRITÉ ! |
À plusieurs reprises, le Premier Ministre Michel BARNIER nous a assuré vouloir dire la vérité aux français. La récente sortie de l'atlas démographique 2024 du Conseil National de l'Ordre des Médecins nous en donne l'occasion. Nous pourrions résumer cet important travail en quelques mots :
C'est un fait de société de constater une augmentation du nombre de salariés parmi les médecins. C'est en particulier le cas dans les hôpitaux qui ont augmenté de 10,8% le nombre de postes de PH pleins temps en une dizaine d'années. Dans le même temps, la médecine libérale perdait plus de 15% de ses effectifs. Et puisque nous sommes à l'heure de vérité, osons nous interroger. Cette augmentation de la masse salariale dans le public correspond-elle à une augmentation majeure de l'activité hospitalière publique quand le nombre de lits a diminué de 10% en 10 ans ? L'hôpital doit-il salarier 20% des médecins généralistes de notre pays ? La fonction du médecin généraliste n'est-elle pas celle de médecin de famille, de médecin généraliste traitant ? De même, le modèle des centres de santé, où la patientèle médecin traitant est 30% inférieure aux médecins généralistes libéraux et où la participation au SAS et à la PDSA est quasiment inexistante, est-il le mieux adapté pour répondre à l'accès aux soins des français ? Il ne s'agit pas de jeter le bébé avec l'eau du bain mais de poser le bon diagnostic et de dire la vérité comme nous y enjoint le Premier Ministre. Et la vérité, c'est que la médecine de ville est la porte d'entrée dans le système de santé. La vérité c'est d'affirmer que c'est vers elle que les politiques de santé devraient avant tout porter. Mais la vérité, c'est maintenant de le faire, tout au moins si l'objectif est d'améliorer réellement l'accès aux soins de nos concitoyens. Nous avons un système de santé et de protection sociale qui fait la richesse et la fierté de notre démocratie. Mais celui-ci est-il encore adapté aux enjeux du 21ème siècle ? Il a été construit autour de l'hôpital et de ses prises en charge difficiles entre autres dans le domaine de l'infectiologie et de la chirurgie. Or, en 80 ans, le monde a changé. Le poids des maladies chroniques a profondément modifié la médecine et les métiers des soignants à commencer par le métier de médecin. Les virages ambulatoires et domiciliaires ont transformé la pratique de la médecine. C'est avec ces nouvelles données que nous devons construire le système de santé et de protection sociale du 21ème siècle. Et cela ne peut plus attendre. Cela passe en premier lieu par un choc d'attractivité vers la médecine libérale. Comme l'a annoncé le Premier Ministre lors de son discours de politique générale, ce choc d'attractivité doit tout d'abord concerner les jeunes médecins mais également ceux en cumul emploi retraite. La vérité nous oblige également à affirmer que cela passe aussi par des mesures fortes concernant le poids excessif de la médecine salariée. C'est ce que la CSMF rappellera prochainement à la Ministre de la Santé et de l'Accès aux soins, Mme Geneviève Darrieussecq, qui nous recevra mi-novembre. |
| Docteur Franck DEVULDER |
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